La Bibliothèque de la Sous Directrice

Il était proche des dix-huit heures désormais, et après être passée par les Cuisines pour vérifier de manière inutile le bon fonctionnement des Elfes de Maison qui travaillaient avec acharnement et professionnalisme, Hécaterinaa poussait la porte de sa chambre. Enfin chambre...
C'était un grand mot. Partout sur les murs, des étagères. Petites, grandes, carrées , rectangulaires ou profondes, aucun pan de mur n'était épargné.
On trouvait des tonnes de couleurs. Des tonnes de Matières.
Du cuir pour la plupart, des Vélins, des Parchemins, des Rouleaux ou des Ouvrages récents. Mais surtout, c'étaient les plus anciens. Vieux, mangés aux mites, rapiécés, cornés, presque moisis. Toutes les odeurs se mélangeaient, et on pouvait percevoir le parfum du cuir et celui du parchemin se mêler à un arôme d'Amande douce.

On entrait directement dans la chambre (nommée la Bibliothèque). Dans un coin se trouvait un lit, fait impécablement au dessus de velour pourpre où les armoiries de Chimère resplendissaient. A Baldaquin, les volants étaient eux aussi de velour soyeux et épais dans les rouges sombres.

Un seul cadre se trouvait sur une étagère laissée libre (la seule !) Un homme s'y trouvait, plutôt jeune et peu souriant mais il était impossible de dire de qui il s'agissait, d'un parent ou d'un ami.

Hécaterinaa délaça son chemisier avec calme en marchant pieds nus sur le parquet et les tapis disposés ça et là. Elle se pencha pour ramasser un livre au sol. << Petite Histoire de l'Mythologie Moldue. >> En souriant, elle le rangea soigneusement dans son étagère. Tous étaient à leur place, par ordre alphabétique. Rien n'était laissé au hasard.

Par une petite porte coulissante, on parvenait dans une salle de bain luxueuse mais pas grande. Un marbre ambré et moucheté s'y trouvait royal et la Sous Directrice posa son chemisier, ainsi que le reste de ses vêtements sur la chaise dans un coin.
Un bain, et quelques minutes après, la voici propre et sereine.

Il était temps. Sa tenue avait été posée sur un cintre devant une grande glace, mais Hécaterinaa évita soigneusement de se regarder dans le miroir. Elle enfila ses effets, les corsets et les jupons nécessaires à la bonne tenue de la robe et ensuite laça elle même les cordons de satin.

Elle retourna devant le miroir et entreprit une longue séance de maquillage, coiffure et autre petites activités typiquement féminines.
Une fois prête, elle s'empressa de sortir pour rejoindre la Salle, afin d'y être la première.