Les bras croisés dans le dos, enveloppé de sa grande cape bleue avec des rayures noires, Théophraste Arthémus regarde par la grande fenêtre les alentours : la Montagne et la Lune qui apparaît de jour.
Il rédige un courrier en dictant ses lignes à une plume écrivant sur un parchemin jaunis sur son bureau.
Soudain, la maquette située sur la table, sous les portraits des Directrices et Directeurs, se met à vibrer, signe annonciateur de la venue imminente des élèves à Beaux-Bâton.
Un grincement se fait entendre et le coffre situé sous la table se met à parler d'une voix légèrement métallique :
On dirait qu'anciens et nouveaux arrivent au Château, Théophraste. Beaux-Bâtons va une fois de plus vivre aux grés de l'agitation de ses élèves.
Sans détourner son regard absorbé par la Lune, le Directeur répond au coffre :
Hé oui, mon cher Coffralis ! Je suis impatient d'aller les retrouver, tous ces...
Mais Théophraste s'arrête. Il émet une légère remarque amusée puis il se tourne vers la plume qui attend, comme suspendue dans les airs.
Il dit alors avec calme :
Correctio !
Puis la plume fait dans le sens inverse les dernière paroles du Directeur à son coffre, en effaçant les mots. Il met en suspend sa rédaction et dit à l'adresse de ce meuble :
Si tu pouvais avoir une expression, je suis sûr que la tienne serait amusée ou moqueuse, n'est-ce pas ?...
Le coffre ne répond pas mais claque un couvercle comme un signe d'amusement.
Souriant, Théophraste va pour continuer la rédaction de son courrier lorsqu'un serpent tombe des poutres sur mon épaule. C'est Sybille, sa couleuvre de Montpellier. Calmement, il la laisse s'enrouler sur son poigné droit, qu'il dirige à ses lèvres pour dire :
Toi aussi, Sybille, tu as l'air ravie de voir arriver nos jeunes sorciers en robe courte...
La couleuvre siffle puis Théophraste se dirige vers la maquette où Sybille se glisse et s'enroule autours du château pour regarder l'endroit où apparaissent des diligences. C'est sa façon de souhaiter le "Bonjour" aux élèves.
Souriant l'air amusé, Théophraste retourne à son bureau pour finir la rédaction de son courrier. La signature écrite, un hibou arrive par un carreau ouvert de la fenêtre pour prendre le parchemin qui s'enroule tout seul, marqué du sceau de Beaux-Bâtons.
Puis se retournant vers la porte de son bureau, Théophraste dit à l'encontre des portraits qui somnolent au-dessus de la maquette :
Mes chers collègues, je m'en vais à la rencontre des professeurs. Il est temps de mettre en place les derniers préparatifs propres à l'accueil pour nos futurs sorciers.
D'un pas léger, il se dirige vers la porte amssive de son bureau.