Attente...

L'immense femme l'avait cherché. En vain...
Plus vite elle le trouverait, mieux se serait...
Athénaïs marchait au hasard dans les grands jardins du chateau. La nuit était tombée déjà. Les pas de la Rouge résonnaient dans le lontain. Elle regarda la forêt de loin. Interdite ? Oui, mais tellement passionnante pour les élèves...
Elle se souvenait de toutes les escapades nocturnes qu'elle y avait fait. D'ailleurs, elle ne courait pas de risque. Elle savait d'avance qu'il ne lui arriverait rien. C'était trop facile...
La lune était belle, en cette nuit. Elle éclairait le grand lac de ses reflets argent.
Argent... Vampire...
Le pire ?
Bizarrement, rien ne vint en l'esprit du professeur de Divination. Elle ne pouvait présager un quelconque gest, ou malheur de la part de l'élève de Chimère...
Mais où était donc ce professeur contre les forces du mal ? Elle s'entendait bien avec gédéon depuis plusieurs années déjà, et son départ soudain compliquerai bien des choses. L'immense femme savait canaliser seule des lycans, et d'autres mutations humaines, mais un vampire... Elle n'avait jamais eu à faire à ce genre de cas.
Perdue dans ses pensées, elle se retrouva sous une tonelle blanche, juste assez grande pour elle.
Mélancolique, elle s'y assit, caressant avec insouciance une rose qui avait poussé sur un buisson non loin.
Elle n'avait pas entendu ce bruit de pas, ni senti cette présence... Mais on s'adressa à elle...

Athénaïs se tourna lentement, et vit dans la pénombre le professeur de potions. En tant qu'Animagus, elle voyait aussi bien le jour que la nuit, et ses yeux de chat disparurent aussitôt.
La rose fut malencontreusement arrachée, mais le professeur de divination ne sembla pas en prendre un quelconque interêt.

-Bonsoir, professeur.

Politesse. La grande dame ne voulait en aucun cas déranger l'homme dans sa contemplation de la nuit. Il ne devait pas avoir le même regard qu'elle, et le sien devait être magnifique.

-Ne vous inquiétez pas, je ne vous importunerai pas longtemps.

Elle était embarassée. Jamais elle n'avait parlé à cet homme pour le moins étrange. Elle décida donc de marcher le long du lac, et commença à se lever, souriant poliment à Alban.

Le professeur ne bougea pas. Sur le coup, il l'avait prise au dépourvu. L'histoire du vampire avait monopolisé tout son attention.

-Vous avez raison, vous êtes arrivé après moi !

Sa voix pleine de malice avait résonné sous la tonelle, sans aucune méchanceté cependant.
Elle cessa de le fixer et regarda la fleur maintenant écrasée d'un air désolé.

-La rentrée doit autant vous désespérer que ce qu'elle me désespère... Non pas que je ne sois pas heureuse de retrouver les élèves, loin de moi cette idée... Mais l'ambiance cette année ne sera pas la même.

Ses yeux se fixèrent sur la lune. Etait-elle donc aussi loin que ce que les moldus prétendent ?

-Je remarque aussi que l'on vous voit peu en ces murs... le changement sera quasi inexistant pour vous.

Ce n'était pas un air de repproche, mais plus d'admiration. Athénaïs ne passait pas inaperçu avec sa taille et sa façon parfois désagréable de dire tout ce qu'elle pensait à haute voix, sans avoir peur des conséquences... Elle ne taisait qu'une seule chose: Ce qu'elle ressentait, même si elle le pensait parfois très fort.

-Excusez-moi...

Elle alluma une cigarette, dégageant une odeur insupportable autour d'elle, accompagnée d'une fumée bleuâtre qui semblait surnaturelle. Ceci fait, elle se rassit, et refixa une fois de plus ses grends yeux sur Alban.

Le professeur soupira. Encore un être associable... Il n'y en avait que trop dans cette école. Oui, c'était peut-être la première année qu'Elflam passait à Beaux-Bâtons... D'après tout, Athénaïs s'en préoccupait peu. Une seule chose l'obsédait.

-Nous serons surement ramenés à nous rencontrer... Elflam. Le moins souvent sera surement le mieux pour vous. Vous ne supportez pas la cigarette, et je ne peux m'en passer.

Elle allait donc céder sa place sous la tonnelle. Quele importance, daprès tout ? Elle avait, par politesse, tenté d'établir un contact jovial avec son interlocuteur. Echec.

-Peut-être à plus tard, lors de ce... Bal.

D'un air détaché, sans un sourire ni même plus un regard vers le professeur de Potions qu'elle avait bien conscience de déranger dans sa propre solitude dans laquelle il avait décidé seul de s'enfermer, elle se retourna.
Sa taille diminua, et elle devint bientôt un chat noir, de taille normale, qui s'engouffra dans un fourré.
Elle avait laissé son mégot encore fumant au sol. C'était une habitude, ne jamais laisser la flamme s'éteindre complètement.
Partir en quête de personnes plus... Joviales ?!
Lé Rouge sentait, même dans sa peau de chat qu'elle deviendrait neurasthénique dans peu de temps si elle ne se trouvait pas une occupation... Le plus vite possible !

"Bonsoir". C'était simple, poli, et suffisamment clair : elle dérangeait. Elle soupira et leva les yeux au ciel. Mais un autre homme s'avança.
Il était assez vieux. Et avait l'air plus sociable et plus sympathique.

Oui... belle soirée.

Répondit-t-elle d'une voix douce. Elle n'avait pas envie d'en dire plus. Elle était fatiguée... elle se laissa glisser le long de l'arbre où elle s'était adossée et s'assit. Ses longues jambes repliées, les bras posés dessus, elle affichait un sourire vague.
L'herbe était un peu humide et sa robe pourpre allait certainement être tachée. Mais elle s'en moquait pour ainsi dire royalement.